♠ TON CARACTÈRE ;

Comment me décrire en quelques lignes ? On dit que j'ai un sacré caractère ! Il est clair que je suis très têtue et je n'en fais qu'à ma tête quand quelque chose ne me convient pas, et certains jours il vaut mieux éviter de m'énerver car je peux m'emporter assez facilement. En plus, je suis maladroite comme pas possible, ce qui n'arrange rien. Je n'hésite pas à foncer tête baissée quitte à me prendre le mur dans la face. Et oui, j'ai beau avoir quasi trente ans en réalité, je pense que mentalement, je resterai éternellement une adolescente. Je suis également très sportive. J'aime me dépenser car cela me permet d'oublier mes soucis et de me défouler.

Si je peux parfois paraître froide et hautaine aux premiers abords, il ne faut pas avoir peur de moi pour autant, je pense n'avoir jamais mordu personne. Seulement, il faut apprendre à me connaître pour découvrir une autre Sara plus fragile et réservée, une part de moi-même que je ne montre que rarement et qu'à mes plus proches amis. Et oui, on a tous nos moments de faiblesse. Il m'arrive souvent d'être assez nostalgique de ma vie d'avant. Le monde doit avoir bien changé en 11 ans. Une petite part de moi espère toujours qu'il existe une sortie dans ce monde, mais après des années passées en vain à la chercher, je tâche de ne plus trop me faire d'illusion à ce sujet.


♠ TON PHYSIQUE ;

De ce côté, j'estime que je n'ai pas trop à me plaindre. Je mesure approximativement 1m65, ce qui fait que je suis tout de même relativement petite aux côtés d'autres personnes de mon âge. J'ai un poids relativement correct pour ma taille. Bon, ça me déplarait pas de perdre quelques kilos quand même, mais je ferai avec. J'ai de longs cheveux ondulés et châtains qui ont tendance à apparaître blonds au soleil et qui me tombent sur les épaules. Quant à mes yeux, ils sont couleur noisette, tantôt plus marrons, tantôt plus verts selon la période. Rien d'autre de vraiment particulier à signaler, excepté un tatouage d'une rose sur ma cheville droite.

♠ TON HISTOIRE ;

Ces vacances dans ce village paumé avec la famille, faut bien avouer que ça m'inspirait pas des masses. Mais bon j'ai été un peu contrainte de les suivre on va dire. Ma mère disait que ce serait bien de nous retrouver "tous les trois" après la période difficile que l'on venait de vivre. Ca m'énervait quand elle parlait de nous trois comme si on était une vraie famille unie parce que à mes yeux, c'était loin d'être le cas. Et surtout je n'éprouvais nullement l'envie de connaître ce type qu'elle fréquentait, et de toute façon il ne remplacerait jamais mon père.

Car mon vrai père lui, il s'était tiré avec sa maîtresse alors que j'avais à peine 6 ans et je ne l'ai quasi plus revu depuis à part pour mes anniversaires, et encore. A vrai dire, à l'époque, ça n'avait pas réellement perturbé ma routine. Sa profession d'homme d'affaires impliquait qu'il était souvent en déplacement professionnel et j'avais donc l'habitude de son absence et à force je ne guettais même plus son retour. J'avais donc grandi sans père et ça m'avait toujours très bien convenu comme ça. Bon d'accord, c'est vrai que c'était pas toujours rose non plus, surtout que ma pauvre mère avait vraiment été anéantie après son départ. Mais bon, la vie continuait malgré tout. Les années passèrent, avec leur hauts et leur bas. Les primaires puis les années collège et lycée s'étaient déroulées sans trop d'encombres bien que ce ne fut pas toujours de tout repos.

Mais revenons-en aux circonstances qui m'ont amenée dans ce monde étrange. Quelques mois auparavant, ma mère m'avait enfin présenté l'homme qui partageait sa vie depuis plus d'un an et demi maintenant. C'était un de ses collègues de travail que j'avais bien dû apercevoir une fois ou deux sur le lieu de travail de ma mère. Et à présent, il allait emménager à présent dans notre appartement avec nous. Vous vous doutez bien que, vu mon caractère borné, je n'ai pas accepté cette personne étrangère à notre cercle familial et je me suis un peu "rebellée". Disputes, fugues... Je pensais, à tort, que cela lui ferait changer d'avis mais ce ne fut pas le cas. J'ai du donc finir par me résigner. Depuis les choses s'étaient un peu arrangées, même si la relation avec mon beau-père restait toujours... comment dire... explosive. Voilà donc comment j'en étais arrivée à passer une bonne partie de mes vacances dans ce village.

Alors pourquoi j'ai eu la maudite idée d'emprunter ce foutu sentier, cette journée de fin août 1989 ? Une envie de fuir, surtout. Après une violente dispute avec mes parents, j'étais sortie en claquant la porte et j'avais l'intention d'aller me promener un peu dans la forêt, histoire de me changer les idées.
Bien sûr, je n'avais nullement entendu parler de la légende - peut-être que si j'avais essayé de me faire des amis dans ce village, à la place de rester dans mon coin en comptant le nombre de jours qu'il me restait à tenir dans ce trou, je l'aurais su. Enfin, de toute manière, combien même l'aurais-je su que ça ne m'aurait sûrement pas empêché de le faire - qui aurait cru de telles sottises ?
Et puis, je ne peux plus faire marche arrière, donc, autant essayer de survivre aussi longtemps que je le pourrai dans cet univers hostile.