Cela faisait des heures que je marchais dans cette forêt humide et sombre. J'étais complètement épuisée. En l'espace de quelques heures seulement, j'ai été poursuivie à trois reprises. Et heureusement pour moi, j'ai réussis à m'en sortir à chaque fois. En même temps, à force on s'y habitue. Cela fait des années que je les fuis maintenant donc courir... ça je connais. Les nombreuses poursuites dans la forêt m'ont au moins permis de renforcer mon endurance, comme quoi se faire courser par des créatures bizarres a quelques avantages bien que je n'en vois pas beaucoup. Je préfèrerais tout de même être chez moi, devant la télé à manger des chips et boire du coca cola. D'ailleurs, en parlant de nourriture et de boisson, cela faisait aussi des heures et des heures que j'étais à la recherche d'une quelconque source d'eau potable ou d'un petit quelque chose à me mettre sous la dent. Mon ventre gargouillait depuis plusieurs minutes maintenant et ma gorge était sèche. Je n'en pouvais vraiment plus... Après quelques heures de recherche, je sentais mais jambes s'affaiblir à chaque pas que j'effectuais. Grâce au ciel, je trouvais enfin de quoi reprendre un peu de forces. Devant moi se trouvait un fraisier des bois. Miam des fraises... je ne pouvais pas demander mieux. Je commençais donc à en cueillir quelques unes et les portais à ma bouche. Elle était parfaitement mûre et ce goût fruité... un délice.

Mon petit instant "plaisir" ne dura que très peu de temps. A peine avais-je mangé ma cinquième fraise que j'entendais déjà du bruit aux alentours. *Raaah... non, pas encore ces maudites créatures. On ne peut même plus manger en paix.* Du moins à ce moment là, je n'étais pas vraiment sûr que ce soit une créature mais elles ont tellement le chic de vous tomber dessus au moment où vous vous en attendez le moins que maintenant il vaut mieux être sur ses gardes au moindre bruit entendu. C'est d'ailleurs ce que je fis. Je me redressais et guettais les alentours. Je ne vis rien. Ce n'était pas vraiment dans les habitudes des créatures de se cacher pour ensuite vous attaquer, elles étaient plutôt du genre à se jeter sur vous directement. Mais tout de même hésitante, c'est d'une voix à peine tremblante que je tentais de me faire une idée sur cette présence qui ne me rassurait pas beaucoup. « il y a quelqu'un ? qui êtes vous ? »

Après des courses poursuites dans la forêt, j'avais trouvé refuge à côté d'un ruisseau. Dés que je cours, j'avais l'impression dans être un film, mais c'était interminable. Au début, j'ai trouvé ça plutôt fun sauf que j'ai retrouvé des corps et c'était pas glorieux. Je ne connaissais pas tout le monde mais j'étais soulagé quand je ne reconnaissais pas le corps de Chanel Weegins. On avait discuté quelques fois mais nos discussions se faisaient interrompre par des bruits étranges. Dans ces moments là, je pourrais même avoir le courage de tuer ces bestioles pour elle. C'est vrai, même si ces bestioles ne ressemblent pas du tout à des abeilles. Ces dernières sont plutôt cool à côté, même si on sent bien leur piqûre. Je soufflais un bon coup sauf que j'entendis un nouveau bruit. Je m'imaginais une petite scène entre temps. J'étais un ninja et j'avais une tapette pour tuer les abeilles. Je me surpris même quand je fis la posture. J'étais tout seul heureusement sinon j'aurai l'air d'un crétin. La forêt ne me fait pas du bien. Pourquoi ? J'étais tout de même Joris, le blond le plus mignon de l'école. C'est vrai, j'adorais faire le timide avec les filles mais je suis quand même un vilain garçon. Bon, ok, on n'y croit pas. J'étais plutôt un Don Juan de première zone. Je change de copine comme je change de chaussette. Les garçons m'enviaient et je sentais la haine de quelques filles. C'était marrant. La bonne époque, la vraie. Bref. Je finis par me concentrer sur le bruit. Ce n'était pas une abeille, ni une bestiole. Je marchais discrètement quand je vis Chanel en flagrant délit de gourmandise. J'avais cette petite lumière qui s'allumait dans ma cervelle. J'étais prêt à l'attaque. Je jouais avec les ombres, je m'étais entrainé en même temps. Elle commençait à paniquer et j'essayais d'étouffer mon rire. C'était pas spécialement marrant pour elle mais tant pis. Elle allait bien se venger après quoi. Je souris, arrivant vers elle. « Viens te réfugier dans mes bras, tu n'auras pas peur comme ça ! » J'ouvrais mes bras face à elle sachant très bien qu'elle allait refuser ma proposition. Ces femmes alors ...

Commençant à paniquer de plus en plus, je regardais dans toutes les directions. Je ne voyais que des arbres, des arbres et encore des arbres. Pourtant, j'étais sûr que quelqu'un ou quelque chose se trouvait non loin de moi. J'ai aperçu des ombres et je peux vous garantir que les bruits que j'ai entendu ne sont pas des bruits ordinaires. Peut être devenais-je paranoïaque, qui sait ? A force d'être traquée, je vais certainement finir par le devenir puis cette forêt... On ne s'y sent jamais vraiment en sécurité. Même quand on trouve un coin pour se cacher, on n'a toujours l'impression qu'une créature va nous tomber dessus à tout moment. Au bout de quelques minutes, je n'entendis plus aucun bruit. Ça aurait pu me rassurer mais au contraire... Cela ne fit qu'accentuer mon sentiment de peur. J'aurais pu me barrer en courant comme à chaque fois qu'une créature m'attaque mais d'habitude je sais d'où elle vient. Là, à ce moment, je ne savais pas d'où venaient les bruits que j'avais entendu, ni qui en était le ou la responsable.

« viens te réfugier dans mes bras, tu n'auras pas peur comme ça ! » Cette phrase eut le don de me faire sursauter et pas qu'un peu. Je me retournais vivement vers l'endroit d'où venait la voix, voix que je reconnus très vite d'ailleurs. Elle appartenait à Joris Hamilton, un égaré lui aussi. Nous nous sommes rencontrés il y a quelques temps et avons énormément discuté malgré que nos conversations ne duraient que très peu de temps à cause des créatures qui se faisaient un malin plaisir de nous interrompre. Bref... franchement j'aurais dut m'en douter que s'était lui. Ce n'est pas la première fois qu'il me fait le coup et le pire dans tout ça c'est que ça marche à chaque fois... Il m'a foutu une de ces pétoches tout de même. « non mais tu ne vas pas bien ou quoi ? j'ai failli avoir une crise cardiaque, espèce de crétin. » Alors que j'étais au bord de la crise d'hystérie, lui, il se marrait comme un petit gamin. Il y a des jours où je me demande qui est le plus mûr de nous deux. Logiquement cela devrait être lui étant donné qu'il est plus âgé, bien qu'il n'ait qu'un an de plus que moi. M'enfin, il va le regretter... Faisant semblant de bouder, c'est sans ajouter un seul mot que je tournais les talons et commençais à m'en aller.