J'étais encore un peu sonnée, il y a quelques heures, je m'étais fait poussée par une créature, elle avait vraiment cru que j'étais morte, mais j'avais survecu, j'avais dû mal à le croire que j'étais encore vivante. J'étais soulagée mais bon, la course allait reprendre, elle allait encore me traquer, elle alalit encore vouloir me tuer et un jour, elle réussiras, sauf si je me faisais tuer avant, il fallait que je me cache, la prochaine fois, elle ne râterait pas son cou, mais je ne pût m'empêcher d'esquisser un sourire, je lui avait encore une fois échappée, la pauvre, je la plaignais. Bref, je me remis à marcher, tout droit, la routine quoi, qu'est qu'il y avait à faire d'autre de toutes façons, je m'ennuyais un truc de fou, je commençais à devenir folle. Je marchais, je laissais mes pieds me guider, comme d'habitude, al vie n'était qu'une répéttion, un tourbillon infernal. Mais bon, je me retrouvais au bord de la rivière noire, je connaissais cette endroit, il était dangereux, des créatures nageaient & attendaient que quelqu'un se penche pour te bouffer tout cru, rien qu'a cette pensée, me spoils se hérisserent et mon coeur se mit à battre. Je m'asseyais contre un arbre et fermais les yeux, j'avais mal aux jambes à force de marcher, je me massais cette dernière jambe et soupirais avant de lever les yeux au ciel, j'étais tranquille là.

Mais un bruit me fit sursauter, en moins de deux, je fus sur mes deux pieds, en position, prête à m'enfuir, mais je voulais savoir qui avait fait ce bruit, je regardais à droite, à gauche, en bas, en haut. Un autre bruit, je commençais à quitter cet endroit doucement, sans faire du bruit pour ne pas attirer l'attention.

Zenith avait arpenté la forêt depuis les falaises ensoleillées, qu'elle avait quitté quelques heures plus tôt. Une scène peu commune s'y était déroulée soit dit en passant, et elle avait fait face à une égarée pour le moins étrange. Celle-ci lui avait déjà échappé une première fois, mais elle l'avait en quelques sortes épargnée. A vrai dire, le fait qu'elle lui tienne tête l'avait à la fois décontenancée et amusée, tant et si bien qu'au lieu de la tuer, elle l'avait poussé dans le vide, du haut de la falaise. Elle n'aurait pu se résoudre à la laisser partir, sa réputation en aurait été entachée, mais elle n'avait pas pu la tuer de ses mains non plus. La créature ne savait pas vraiment si celle qui était supposée être sa proie avait survécu à la chute ou non, mais elle l'espérait autant que cette idée la repoussait. Si elle la recroisait, elle aurait certainement droit à une autre poursuite épique, mais cela la mettrait à coup sûr dans une haine incontrôlable. Le fait était que par rapport à cette fille perdue, l'attitude du monstre était très paradoxale.

Elle voulait se rendre à un endroit où elle pourrait nettoyer son front blessé. En tentant de bondir sur l'égarée, elle s'était fracassé la tête sur une pierre, et du sang coagulé s'étalait sur une de ses tempes. Zenith avait donc finit par choisir de se rendre à la rivière noire. Qui sait ? Peut-être qu'elle y rencontrerait une autre créature et qu'ils pourraient mutuellement se raconter leurs derniers exploits. Même si la blonde se croyait bien meilleure que tous ceux qui vivaient dans cette contrée sauvage. Et qu'elle aurait omis de préciser qu'elle avait poussé une égarée du haut d'une falaise plutôt que de la tuer de ses mains. Cela aurait été à ses yeux admettre une part de faiblesse, peut-être pas autant grande que si elle l'avait laissée partir, mais tout de même présente. Disons qu'elle ne l'avait pas sur la conscience, mais qu'elle n'allait pas s'en vanter non plus.

Zenith ne masquait pas le bruit de ses pas, rares étaient les égarés qui s'aventuraient dans ces lieux. A part les nouveaux peut-être. En tous cas, elle ne pensait pas trouver qui que ce soit près de cette rivière qui pourrait être considéré comme une proie.

Pourtant, après qu'elle passe l'orée du dernier arbre, elle vit quelqu'un. Une personne qu'elle n'aurait jamais imaginé voir ici. Elle marchait sur la pointe des pieds, à cent mètres peut-être à la droite de Zenith. Apparemment elle ne l'avait pas vue.

« Encore toi ! »

Car oui, celle qui se trouvait non loin d'elle était bel et bien l'égarée qu'elle avait poursuivie. Zenith soupira. Elle n'avait pas cherché à masquer son exclamation. Certes, elle avait souhaité que cette fille ne meure pas, mais recommencer à la traquer dans la même journée ne l'enchantait guère ...
En plus elle n'avait même pas pu se laver.

Oh mon dieu. C'était elle ... encore elle ... toujours elle ... la troisième fois dans ma vie que je la croise, la troisième fois que j'échappe à ses griffes, la troisième fois qu'elle va tenter de me tuer, la chance ne serait plus avec moi là, j'avais explosé mon quota, puis, je doute qu'elle me laisse partir cette fois ci, je pense qu'elle ne râtera pas son coup cette fois si. Je la regardais, oui, encore moi, encore et toujours moi, j'avais envie de lui répondre de cacher sa joie mais la situation n'était pas comme celle de tout à l'heure, tout à l'heure, je pensais mourir, là, il y avait un espoir pour que je me sauve, au pire, je sauterais dans le lac en priant pour qu'aucunes bêtes ne me repèrent et que je sois assez rapide pour passer de l'autre côté rapidement. Je ne savais pas comment réagir, devais-je me sauver, la piéger comme la dernière fois ? Pendant toutes ces années, j'évitais ces créatures sans em confronter à elles, mais avec cette créature. Quelques heures avant, c'était la première fois que je " résistait " à une créature, mais là, la situation était différente. Je regardais autour de moi, il y avait de quoi me cacher mais le monstre allait vite me rattraper, j'étais encore une fois coincée. Je soupirais. La vie n'était que répétition.

« Je sais, c'est désespérant ! »

Non ce n'était pas si désespérant que cela aux yeux de Zenith, mais plutôt ridicule. Plus ridicule que désespérant en tout cas. Elle avait espéré que cette égarée ne décède pas dans sa chute pourtant, désormais qu'elle l'avait en face d'elle, elle aurait préféré qu'elle y passe. Elle n'avait tout simplement l'envie de se prendre la tête avec elle. Même si c'était ce qu'elle faisait toujours, si c'était sa vie. A force, la créature en devenait blasée. C'était idiot, mais vrai.
Zenith aurait du avoir envie de se jeter sur cette fille, de l'étriper comme ce qui était prévu lorsqu'elle l'avait poussé du haut de cette falaise. Mais soudainement cette envie s'était envolée. C'était tout bonnement incompréhensible.

« Et le pire, c'est qu'à force j'n'ai même plus envie de te tuer. »

Autant être franche. Le monstre se lassait extrêmement vite de tout. Et elle était très lunatique. Il était fort possible, voire probable que d'ici quelques instants sa soif de sang se réveille une nouvelle fois, et la rage prendrait alors contrôle de ses traits et de son corps. Oui, c'était exactement cela: elle était comme enragée. Victime d'une maladie inconnue qui la poussait à devenir une machine de mort sans qu'elle en choisisse l'instant. Certains appelaient cela la folie, d'autre l'instinct. Mais il s'agissait de la même chose: une force invisible qui s'abattait sur sa conscience. La difficulté était de ne pas lui céder pour les esprits clairs, mais pour les personnes malsaines comme Zenith, le but de leur vie était de s'y abandonner tout entier.
Restait à savoir ce qu'il adviendrait ...

Oh mais quelle surprise, elle ne voulait plus me tuer, moi à sa place, j'aurais tellement été énervée que je lui aurais sautée dessus, ces paroles me firent sourire, je pouvais donc partir, elle ne me ferait rien, mais c'était génial, je la regardais, bien que je ne sentais aucune menace potentielle, je n'osais pas bouger, et si elle bluffait, les créatures étaient toutes les même, ils voulaient exterminer notre race, nous, qui n'avons rien fait, ce n'était tout de même pas notre faute si nous étions restés coincés ici après tout, je ne comprenais pas leur violence à notre égard, bref, je fis un pas en arrière lentement. Je n'y croyais pas trop à ses paroles, je continuais à me méfier.

« C'est du bluff ! »

Zenith n'aurait su ce que l'égarée qui lui faisait face pensait au moment où elle lui parla. Mais apparemment elle ne la croyait pas. Ce qui était tout à fait normal bien évidemment, même si la créature était persuadée que ceux qui étaient perdus dans les bois étaient ridiculement crédules.

« Oh, ça va ! Tu n'es pas le centre de mon monde ! »

La femme araignée leva les yeux au ciel d'un air désespéré. Il fallait bien qu'elle prenne conscience qu'à ses yeux elle n'était qu'une égarée parmi tant d'autres. Certes, plus agaçante, mais semblable en tous points à ses congénères. Quoi que non, en réalité c'était faux. Elle n'était pas comme les autres. Sinon elle ne serait pas vivante en ce moment précis. Ni entière d'ailleurs ...

Zenith s'approcha de la rivière, s'y accroupit et y trempa ses mains. Elle y prit ensuite un peu d'eau dans ses paumes et se rinça le visage avec. Peu lui importait ce que ferait la fille qui était derrière elle. De toute façon, celle-ci ne serait pas suffisamment folle pour tenter de l'attaquer alors qu'elle était retournée. Elle devait bien être consciente qu'elle n'avait aucune chance, non ? Mais les égarés étaient si peu réfléchis, que tout était possible. Même si Zenith pensait que la fille qu'elle avait déjà croisée dans la journée s'enfuirait ou resterait figée d'incompréhension. Les égarés étaient comme les rats, ils se terraient. Et les rats ne deviennent pas soudainement des chats en passant à l'attaque. C'était tout simplement improbable.

Enfin, une fois débarrassée de ses traces de sang séché, elle se releva et se retourna, de nouveau de face à celle qui était supposée finir la journée en tant que sa proie. Tout était bien compliqué ...

Bien sûr que je l'étais le centre du monde, oui, je l'étais, avant ... Mêmes je ne voyais pas le rapport entre le fait qu'elle bluffait et le fait que j'étais sois-disant le centre du monde, cette créature né'tait vraiment pas normale, normalement, si elle était normale, elle devrait me sauter dessus et me vider de mon sang, mais bon, si elle ne le faisait pas, tant mieux, je ne saurais demander mieux. Je regrettais ma vie d'avant, je baissais la tête et je soupirais. « Je l'étais dans mon monde » Je vis la créature s'approcher de ma rivière pour y tremper ses mains, pour se rincer sa blessure, là, j'avais une occasion, je pouvais la tuer, la pousser dans le lac à coup de pieds, mais quelque chose m'en empêchait, c'était bizarre, elle ne voulait pas me tuer, pourquoi je la tuerais ? Ce raisonnement était plus qu'idiot, je me contentais de reculer doucement,pas après pas, quand elle se retournais, je la regardais et souris bêtement, comme si elle venait de me prendre en flagrant délit. « Tu comptes me tuer ou je peux partir ? »

Elle l'était dans son monde, elle était le centre du monde. C'était bien dommage pour elle. Parce que cette période-là était révolue. Elle allait devoir se contenter de se terrer dans la forêt en évitant les créatures jusqu'à ce que l'une d'entre elles la trouve. "Une d'entre elles" qui aurait très bien pu être Zenith, qui aurait dû l'être. Elle pouvait la tuer maintenant finalement, elle lui épargnerait de nombreuses heures, de nombreux jours, de nombreux mois, de nombreuses années de souffrance, de faim, de soif, de peur. Elle n'aurait plus besoin de courir, de s'entailler les genoux dans les buissons épineux et de tomber d'épuisement dans un lieu glauque et sombre.
En fait, Zenith pouvait lui rendre un service. Lui accorder un repos éternel. Car quoi qu'il y ait après la mort, elle n'aurait plus à courir, tout serait calme, serein. Ou du moins aux yeux du monstre.
Mais si elle lui rendait service en la tuant, cela signifiait que l'égarée souffrirait plus en continuant de vivre ... Il n'en fallait pas moins pour que son esprit tordu prenne sa décision.

« Pas aujourd'hui. Je ne t'ai pas poussé dans le vide tout à l'heure pour t'accorder seulement quelques heures de sursis. »

Elle aurait pu clore sa phrase par « ... je ne suis pas autant barbare et monstrueuse. » mais cela aurait été mentir. Car rien qu'en sachant pourquoi Zenith pensait laisser partir l'égarée, on comprenait que sa santé mentale était en équilibre précaire. Elle était tout bonnement inhumaine. Logique, c'était une créature ...

Ca c'était bien, même très bien, elle ne comptait pas me tuer, je pourrais la remercier mais ...non, parce que un jour, j'étais pratiquement sûre qu'elle allait me retrouver et cette fois ci, je n'allais pas lui résister, sauf si je me faisais tuer par une autre créature qu'elle, m'enfin, je soufflais de soulagement, j'étais quasiment sûre qu'elle n'allait pas m'attaquer par derrière, j'avais confiance, un sourire étira mon visage, merci dieu, merci créature, j'allais encore vivre. Je fis un signe de main à la créature, non pas pour paraître insolente, simple geste de politesse avant de lâcher :

« Bon bah, à la prochaine »

Je reculais pas après pas et une fois près de la forêt, je me retournais et courrais m'enfoncer, on ne savait jamais avec les créatures.

[ A toi de voir ^^ Sois tu clore le topic sois tu trouves un truc pour continuer ^^ ]

D'un côté, tout cela semblait tellement ridicule. Zenith n'avait pas l'impression de faire elle-même tous ces gestes, comme si elle était dans un rêve et qu'un autre guidait ses actions. Et puis, c'était bien pathétique de sa part de laisser partir un de ces égarés, un de ces envahisseurs sans la moindre anicroche, sans aucune blessure qui prouve qu'elle était passé par là. Ils ne méritaient pas de vivre, aucun d'entre eux. Oui, le caractère changeant du monstre faisait encore des siennes, et une part de sa personne espérait que la petite égarée courrait suffisamment vite pour s'éloigner le plus possible avant qu'elle ne change d'avis. Car elle savait qu'elle en ferait de la charpie à ce moment là.

Puis, elle se répéta une des pensées qui l'avaient traversée, il était pathétique de les laisser partir sans aucune blessure. Si elle était blessée, Zenith se ferait beaucoup moins de reproches ...

C'est donc ainsi qu'elle parcourut en courant les quelques mètres qui la séparaient de la forêt, et qu'elle se mit à poursuivre une nouvelle fois cette fille de son corps athlétique. La vie n'était qu'un éternel recommencement. Mais si elle était blessée, tout simplement blessée, tout irait mieux dans la tête du monstre, et elle n'aurait plus l'impression que son esprit explosait sous les pensées toutes plus paradoxales les unes que les autres. Il fallait que cela cesse. Il fallait que le calme revienne dans son cerveau.

La solution, c'était faire du mal. Comme souvent. Mais pas tuer, cela n'aurait pas été marrant pour la prochaine fois ...

J'avais tourné le dos à créature et j'étais partie, elle ne semblait pas décidée à me tuer et je ne voulais pas jouer avec ses nerfs, je m'étais même mise à courir, vous savez, avec les créatures, il fallait se méfier et s'attendre à tous, elles avaient la particularité d'être lunatique et pouvaient changer d'avis subitement, je courrais sans me retourner, pas que ça à faire, je ralentirais ma course une fois que je serais sûre que je suis en sécurité, à vrai dire, je ne pensais vraiment pas que la créature allait me poursuivre, j'étais surprise quand j'entendis les bruits derrière moi, je me retournais et la vis foncer sur moi, mon dieu elle était rapide, mes yeux se firent rond et l'adrénaline monta en moi, je poussais plus fort & plus vite sur mes jambes, j'accélérais, elle voulait quoi ? Me tuer ? Fallait savoir ce qu'elle voulait ... Dans ma course, je fis quelques sauts histoire de me faire gagner quelques centimètres, on dira ce qu'on voudra mais c'est efficace. Je fermais les yeux et les leva vers le ciel tout en continuant de courir, du plus vite que je pouvais.

Si l'on y réfléchissait c'était triste, autant pour l'une que pour l'autre. Zenith, enfermée dans sa folie qui avait finit par en devenir cannibale et qui pourchassait une innocente pour la seule raison qu'elle ait été trop curieuse et ait atterrie ici malencontreusement. Avec le fait qu'elle soit si lunatique qu'en un quart de seconde elle vous vouait soudain une haine si forte qu'elle voulait vous briser le cou. Et sa proie, qui courait à perdre haleine dans un monde d'où elle ne pouvait sortir, fuyant un monstre tout en sachant pertinemment qu'un autre serait caché un peu plus loin. Oui c'était triste.

Et maintenant elles courraient dans les bois. Zenith poursuivant, comme d'habitude. Mais voulant "seulement" blesser celle qu'elle poursuivait, étrangement. Elle voulait bien la laisser partir, mais pas indemne. C'était une sorte de règle qu'elle s'était fixé ... il y avait de cela dix minutes à peu près.

La question était donc comment ? Car oui, en même temps qu'elle coursait la blonde, la créature continuait de réfléchir. Elle pouvait lui sauter dessus et lui briser un bras, mais si tout se déroulait comme un peu plus tôt dans la journée, ce serait elle qui s'effondrerait sur une pierre et qui commencerait à saigner partout (d'ailleurs elle se rendait compte que son front ne saignait plus depuis un moment désormais). Et cela lui donna une idée. Ce qui l'avait tant blessée n'était autre qu'une pierre, il fallait donc qu'elle se débrouille pour que l'égarée subisse la même chose. Cela tombait bien, car Zenith en voyait une à l'aspect bien lourd un peu plus loin, entre les racines d'un arbre. Elle s'arrêta donc, perdant un peu de temps, et la ramassa le plus rapidement possible. Maintenant le problème était de la lancer avec suffisamment de précision pour qu'elle atteigne sa cible. Le monstre avait recommencé à courir et son entraînement payait, elle reprenait rapidement de la vitesse et savait qu'elle ne devait pas être bien loin de la pauvre fille, même si elle ne la voyait pas à travers tous ces arbres.

Enfin, elle la remarqua, auréolée d'or qui continuait de courir aussi vigoureusement que possible, et elle lança sa pierre, tentant le tout pour le tout. Elles étaient assez proches pour qu'elle l'atteigne, mais ce n'était pas sûr. Zenith n'avait pas fait du lancer de poids sa passion première ...